Kang Na Yung ~ ft. Bae Su Ji (Miss A)

"We're all stories in the end. Just make it a good one, eh ?


Lorsque Na Yung a vu le jour, ce 9 juin 1993, on ne peut pas dire qu'elle était voué à une vie des plus riches. Petite soeur de déjà deux garçons, dont un à la croissance incroyablement rapide et à l'appétit particulièrement développé, elle ne tarda pas à avoir deux cadets, des petits jumeaux farceurs et une adorable petite soeur. Une belle famille, n'est-il pas ? Le seul problème, et il est de taille, c'est peut être celui de l'argent. Ceux qui disent qu'il ne fait pas le bonheur sont surement ceux qui n'en ont jamais manqué. En tout cas, Papa et Maman se sont toujours tués à la tâche pour nourrir leurs sept enfants et, bien qu'ils les aiment sincèrement, ils n'ont jamais pu être très présent. Oh, pas de quoi s'en plaindre ou leur en vouloir ! Non. Juste assez pour avoir un petit pincement au coeur et penser avec un léger ressentiment à ces ados qui se plaignent sans cesse de géniteurs trop collants. Comme quoi, on ne sait jamais la chance qu'on a...
Toujours est-il qu'elle a eu un toit, de la nourriture et des vêtements, certes pas de première main mais à sa taille. Et du moment que tous ces éléments étaient réunis, tout allait bien. Seulement, l'appartement était tout petit et, il faut l'avouer, pas propice à l'isolement et la concentration. Aussi il n'était pas étonnant qu'elle sorte sur le balcon -à n'importe quelle heure- et qu'elle s'installe dans le vieux fauteuils défoncés qui y trônait avec une ou deux couvertures pour se tenir chaud et ses devoirs d'écoles. C'était les quelques heures par semaine qu'elle arrivait à voler à sa famille envahissante. Le reste du temps, elle s'occupait des lessives ou préparait le repas tout en aidant sa petite soeur à former ses lettres et en criant aux jumeaux de cesser de courir partout. Une enfance mouvementée passer à se révolter contre des injustices à ses yeux de petites filles, comme un camarade de classe ne finissant pas son goûter.

"La vie n'est pas juste..."


C'est une certitude que Na Yung se refusait à intégrer. Encore plus quand elle voyait à quel point elle pouvait se révéler vraie. Alors, pour se donner le plus de chances possibles, elle travaillait comme jamais en cours. Une fac de médecine, voilà ce qu'elle voulait faire. Aider les autres et trouver le réconfort dans leur sourire, ça c'était pour elle. Pas par pitié, pas pour se dire qu'il y avait plus malchanceux qu'elle, non... Peut être juste parce que c'était ainsi qu'elle se sentait le plus utile. Une sorte de vocation. Et depuis que cette idée a germé en elle, aucun moyen de l'en décrocher. Elle s'impliqua encore plus dans son travail et accepta même plusieurs petits jobs dès qu'elle eut l'âge de travailler. Une partie de son salaire venait compléter celui de ses parents alors que l'autre grossissait ses propres économies pour sa vie d'étudiante.
Et puis elle finit par être acceptée dans cette fac de science. Un véritable rêve qui se concrétisait, un de ceux qui vous mettent les larmes aux yeux. Un pas de plus vers la blouse de médecin. Désormais, elle cumule deux jobs et fait un peu de babysitting. Fatigant, certes, mais pas trop incompatible avec ses études -rien qu'elle ne puisse pas gérer- et nécessaire pour payer le loyer de son petit studio. Étrangement, d'ailleurs, elle a presque du mal à s'y faire. Il n'y a plus de pleurs de petite fille, plus de bonhommes en cure-dents qui trainent par terre, plus de petits diables qui passent en courant,... Le vide et le silence. Elle avait couru après pendant longtemps et voilà maintenant qu'ils lui paraissent cruellement froids. Et pourtant indispensables à ses projets d'avenir. Peut être que la solitude ne lui convient pas mais elle durera le temps de ces études, ça, elle y est résolu. Des amis, oui. Des garçons, non. Pas question de se prendre la tête avec des histoires d'amour débiles dont elle n'a que faire. De toute façon, l'amour ne figure pas dans sa liste de projets immédiats.