Marie-Rose | You're gonna have Faith.

featuring YoonA.
crédit to tumblr.

Si en voyant Marie-Rose ce que l'on remarque immédiatement c'est sa foi sans bornes, celle-ci est associée à d'autres nombreux traits de caractère que l'on découvre petit à petit en faisant sa connaissance. Loin d'être une propagandiste, elle garde sa foi pour elle hormis lorsque l'on commence à la questionner – elle n'hésite alors pas à s'étaler sur le sujet, tout en jouant entre la connivence d'une foi personnelle mais d'un amour universel. Et cela lui est permis par une ouverture d'esprit qu'elle a acquis à force de lectures et de culture. Les débats sur la religion, sur les religions, elle n'y participe pas tout bonnement parce qu'elle considère toute religion comme fondamentalement bonne. Plus encore, même si vous ne croyez pas en Dieu, elle ne cherchera pas à vous convertir. Affaire personnelle, selon elle. Au mieux,elle priera pour le salut de votre âme à votre mort – mais rassurez vous, elle ne la souhaite pas!

Marie-Rose est aussi quelqu'un d'extrêmement curieux. Elle s'intéresse à peu près à tout, ce qui l'amène parfois dans des lieux assez insolites. Curieuses des choses mais également des individus. Elle aime à rencontrer les gens, faire connaissance avec eux, et comme elle n'a jamais aucun a priori, les rencontres qu'elle fait peuvent être quelque peu douteuses, surtout à Itaewon. Elle profite de la même première occasion pour s'échapper du couvent et découvrir un peu plus le monde, ce qui ne manque pas d'inquiéter les nonnes du couvent qui envoient souvent l'une d'elles pour la surveiller. Mais Marie a beau être naïve, elle connaît ce petit jeu et parvient la plupart du temps à la semer.

Naïve, ça, elle l'est! Disons que vous pourrez lui faire croire que des carottes sont déjà tombées du ciel, que chaque individu est fondamentalement bon – quoique cela tient plus probablement de sa foi inébranlable en l'être humain –, que les hommes n'ont jamais au grand jamais de mauvaises intentions. D'ailleurs, elle n'a même pas d'idée précise de ce qu'est la conception d'un enfant. Si vous insistez un peu, elle vous croira lorsque vous lui direz que les filles naissent dans une rose et les garçons dans un chou. Certains ne manquent pas de profiter d'une telle naïveté qui ne se retrouve que chez une jeune femme ayant été élevée au couvent, complètement coupée du monde et de ses réalités.

La nonne est également quelqu'un de très gentil, serviable, sensible et rempli d'empathie. Elle cherche toujours à aider son prochain, persuadée que réside en l'amour d'autrui le Bien, et ce même chez les êtres les plus obscurs. Plus d'une fois l'on a profité de cela, et Marie-Rose a tout de même prié pour ces individus, persuadée qu'il leur faut juste un peu de temps pour trouver leur voie, et retrouver le chemin de l'amour et de la foi. Enfin, elle est quelqu'un de constamment perdu dans des rêveries qu'elle croit réelles: le monde est rempli de bisounours, et elle le croira sans doute toute sa vie, quoiqu'il lui arrive et que l'on lui fasse. Si l'amour qu'elle a pour son fiancé la déchire, elle trouve réconfort dans la foi, qui paradoxalement la déchire autant que cet amour, et inversement...

Si Marie-Rose était reine, le pays courrait à une grande catastrophe. A manger pour tous, un toit pour tous, des livres pour tous, bref, du bonheur pour tous! Elle n'a aucune idée de ce qu'est l'économie et donnerait un salaire égal à chacun, convaincue que l'égalité est l'un des fondements de la liberté. Malgré ce que l'on pourrait penser, elle n'instaurerait pas une religion unique ni une religion obligatoire; elle accorderait la construction de différents lieux pour pratiquer sa foi n'importe où et la Corée du Sud deviendrait... Un bordel monstre. Une véritable anarchie. Non pas que liberté rime avec faire ce que l'on veut quand on veut pour la jeune femme, bien sûr que non, elle a réfléchi maintes fois à cette notion si importante pour le genre humain, mais elle est tellement dénuée d'autorité que chaque citoyen penserait que le royaume de Corée est dirigé par une incompétente et que, par conséquent, ''on fait ce qu'on veut!''
Bref. Mieux vaut ne pas confier les rennes du pays à Marie-Rose. D'ailleurs, elle ne les souhaite pas. Etre nonne et institutrice lui convient parfaitement et elle n'arrêterait pour rien au monde. Enfin...
WHO CARES ; sans opinion.

“Nous l'appellerons Marie-Rose.”

“Ma mère m'a abandonnée, mais je lui pardonne. Parce que j'ai grandi dans les bras de Dieu.”

Avec le temps, elle l'a vraiment pardonnée. Elevée dans un couvent par des sœurs, Marie-Rose n'a pas grandi dans le faste, le luxe, l'ostentation. Mais elle a grandi dans l'amour; l'amour des sœurs et l'amour de Dieu. La Bible, elle l'a lue et relue, en connaît les psaumes par cœur. A la manière de Julien Sorel, elle vous en récite les passages par cœur. Parce que c'est bien simple: elle n'a rien lu d'autre, Marie-Rose. D'où une vision totalement biaisée du monde, naïve et unilatérale. Dans ses plus jeunes années, elle restait cloitrée au couvent en compagnie des nonnes. Elles lui ont appris la foi, ce qui n'a pas empêché Marie-Rose de se poser des questions tout au long de son enfance. Comment sait-on que Dieu est là? Aller à la messe, être pratiquant, prier, est-ce que ça change quelque chose au fait que Dieu existe? S'il existe, désire-t-Il qu'on lui prouve notre croyance et notre amour? Pourquoi une religion et pas une autre? Par culture? Une religion vaut-elle mieux qu'une autre? Marie-Rose a tenté de répondre à toutes ces questions. Elle n'a pas trouvé de réponse. Mais l'amour de Dieu est l'amour de l'autre; Dieu nous aime tous; et grâce à lui nous nous aimons les uns les autres.

Car la colère de l'homme n'accomplit pas la justice de Dieu.

Sa foi est inaltérable, et elle l'a aidée à grandir sans en vouloir à ses parents de l'avoir abandonnée. Les nonnes l'ont informée des vraies raisons, mais n'ont jamais montrée la lettre que sa mère avait laissée, accompagnant le paquet déposé au seuil du couvent: elle la jugeait trop dure pour quelqu'un comme Marie-Rose. Sa mère était pauvre, menait une vie de débauche, n'avait pas envie que son enfant subisse cette même vie. Qu'elle ne cherche pas à la retrouver, c'est vain. Et elle n'a pas cherché à le faire. Dans sa plus tendre enfance, bien sûr, elle en eût maintes fois envie. Mais comment faire quand, dès que vous posez une question à une sœur, celle-ci vous répond par un silence religieux – comme c'est le cas de le dire ? Si Marie-Rose est devenue une jeune femme si naïve, totalement déconnectée des réalités, c'est dû à la façon dont les nonnes l'ont élevée. Tellement heureuses d'avoir une si jolie enfant avec elles, elles ont voulu la protéger en ont fait un être qui ne sait pas se protéger soi-même. Marie-Rose n'a pu sortir du couvent qu'à partir de ses dix-huit ans. Bien sûr, elle sortait environ une fois par mois pour accompagner une nonne pour ce qui est petite course occasionnelle par exemple. C'était toujours avec une grande avidité qu'elle se proposait comme accompagnatrice en titre. De Séoul elle n'avait vu que le quartier d'Itaewon, qui n'est pas des plus attirants. A chaque sortie elle prenait un peu plus conscience de la pauvreté et du malheur, et remerciait Dieu de lui avoir offert une telle enfance. Mais elle lui promettait aussi de faire de son mieux pour rendre le monde meilleur.

N'abuse pas des lois pour opprimer le pauvre.

C'est en cachette qu'à ses dix-huit ans Marie-Rose commença à se nourrir de culture: livres, cinéma, Histoire... Sa curiosité la rendait occupée 24/7 tout en restant au couvent, mis à part quand elle s'en échappait pour demander au libraire le dernier livre qu'il avait reçu. Elle n'omettait évidemment pas de confesser ses pêchés et espérait que Dieu lui pardonne; c'était dans le seul et unique but de comprendre le monde pour mieux le sauver. Mais comprendre le monde n'est pas chose aisée; le sauver encore moins. Persuadée que le passé est source de leçon, c'est avec la grande ambition de rendre le monde meilleur que Marie-Rose est devenue institutrice pour les enfants délaissés de son quartier. Les nonnes ont continué de la surveiller; sa naïveté la perdant un peu trop parfois. Combien de fois ne s'est-elle pas retrouvée dans des situations plus que délicates, sans même s'en rendre compte?

Tu m'apprends le chemin de la vie.

Et puis il y a eu Ji Hyuk. Comment dire aux nonnes qu'il est son fiancé? Son amour pour lui est indéniable, mais Marie se bat pour qu'il ne la détourne pas de son amour pour Dieu, de sa foi. Elle est tiraillée entre deux amours, mais est persuadée de ne rien trouver de mieux que ce qu'elle trouve en Dieu. Sa foi l'a déjà sauvée, elle la sauvera une fois de plus. La jeune femme ne fonctionne pas par la propagande, elle ne parle pas de Dieu à tout va et ne cherche pas à remettre Ji Hyuk “sur le droit chemin”. Elle cherche juste à s'enfuir, mais plus elle essaie, plus ses griffes se resserrent autour d'elle. C'est chaque jour un combat contre elle-même et ses désirs. Elle ne veut pas se laisser diriger par des désirs vides de sens, vides d'intérêt, qui la détournent de sa foi. L'amour, elle le veut universel. Les plaisirs de la chair ne sont pas pour elle. Les vrais plaisirs, ce sont ceux de la foi.

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