NOBLESSE OBLIGE ★ 4 sur 4

featuring choi min ho (shinee).
crédit to lu.

1) Shi Kyung se définit comme un aventurier. Grand voyageur, il a déjà fait trois fois le tour du monde. Cela n’a point satisfait sa curiosité car il se prépare sans cesse à explorer de nouvelles terres et de lointaines contrées.

2) Le jeune homme n’est cependant pas aussi libre qu’il y paraît. Voilà trois ans qu’il est marié – marié à son yacht privé, qu’il a affectueusement baptisé « Maria ». Il lui arrive de passer des semaines sans s’en séparer. Son rêve est d’ailleurs de parcourir tout l’océan Pacifique, accompagné par sa bien-aimée, son petit bijou, son bateau à lui et à lui seul.

3) Si Shi Kyung est pris d’une telle bougeotte, c’est qu’il ne se sent pas particulièrement bien chez lui, chez ses parents. Ceux-ci sont ce que le commun des mortels désignent comme des « nouveaux riches », des parvenus en somme, des bourgeois qui se sont enrichi au moment de le reconstruction, peu après la Seconde Guerre Mondiale. Aujourd’hui, ces arrivistes sont tellement fortunés qu’ils ont pu s’offrir des titres de noblesse. Leur ambition est désormais de s’intégrer au mieux à ces hautes sphères de la société. La stratégie qu’ils ont adoptée et qui consiste à étaler toutes leurs richesses n’a cependant pu que souligner leur manque de finesse.

4) Ecoeuré par les méthodes de ses parents et complexé par les regards moqueurs du beau monde, le jeune homme a voulu se tourner vers de nouveaux horizons. Mais il n’a pas immédiatement songé à voyager. La première solution qu’il a trouvée était l’excès – excès de débauche, excès d’alcool, excès de drogue. Il prenait tout ce qui pouvait le faire planer. Du cannabis à l’ecstasy, Shi Kyung a tout essayé. Mais la seule qui l’aidait réellement à tout oublier, c’était elle. Zoe. Ils se sont rencontrés dans une soirée, se sont aimés, se sont adorée. Il en était tellement dingue qu’il aurait voulu l’épouser pour, lui aussi, connaître une fin de contes de faits. Mais pour le jeune homme, il n’y aura jamais de « Ils eurent beaucoup d’enfants et furent heureux à jamais. » Il y a déjà trois ans que sa belle a trépassé ; une overdose l’a achevée.

5) Depuis, le jeune homme essaie d’arrêter et de se sevrer. Il tient toujours au moins six semaines, parfois même deux mois. Mais elle lui manque trop. Il est alors si tentant de reprendre un petit cachet, d’halluciner et de la retrouver.

featuring yun bora (sistar).
crédit to lu.

1) Malgré ses airs de citadine née, Gabrielle a grandi au fin fond de la campagne coréenne. Le village dont la jeune femme est originaire ne comportait qu’une école et une épicerie, rarement approvisionnée. Aux alentours, il y avait de petites fermes, une petite maison, une petite montagne – en somme, rien qui ne convenait aux grandes ambitions de la demoiselle qui, dès qu’elle a atteint la majorité, s’en allait par le premier bus en direction de la capitale.

2) Quand elle est arrivée à Séoul, la jeune femme rêvait de devenir une actrice. Mais sans un sou dans poche et sans un nom dans son carnet d’adresses, que pouvait-elle bien faire ? Elle eut beau changer de noms et enchaîner les castings ; le seul rôle qu’elle parvint à décrocher fut dans un film pour adulte, classé X. Et le comble était qu’il ne s’agissait même pas d’un long-métrage ! Gabrielle dut finalement tirer un trait sur ses envies de gloire et de paillettes et, pour ne pas finir à la rue, prendre le premier métier qu’on lui offrait : ce fut celui de strip-teaseuse.

3) Son visage de poupée et ses sourires aguicheurs cachent une grande amertume. Personne n’a jamais cru en elle. On ne lui a jamais prêté aucun talent, aucun mérite. Les seuls compliments qui lui ont été adressés portaient tous sur sa plastique avantageuse et ses formes bien dessinées. D’ailleurs, s’agissait-il réellement de compliments ? Après tout, un « Hey, la gazelle, tu sais que t’es bonne ? » n’est pas si gratifiant que cela.

4) Le seul qui ne l’a pas méprisée, c’est lui – ce vieil homme qu’elle a épousé. Certes, il ne portait pas encore de dentier et marchait sans déambulateur. Mais il avait tout de même soixante-huit ans. Et pourtant, Gabrielle l’a aimé. Non pas à la manière d’une femme qui aime un homme, non, mais à la façon d’une fille qui affectionne un père. Lui non plus ne se faisait pas d’illusions ; il avait déjà assez divorcé pour chercher une nouvelle donzelle à courtiser. Il ne venait même pas la voir se déshabiller, il voulait seulement une oreille attentive à laquelle il aurait pu se confier. Gabrielle fut là, et c’est pourquoi il a voulu la protéger. Ils conclurent donc un marché : il l’épouserait et la mettrait ainsi à l’abri de la misère, en subvenant entièrement à ses besoins. C’était un acte de générosité, et il n’a jamais voulu en abuser : leur nuit de noce n’a même pas été consommée. Quand une crise cardiaque l’a emporté, Gabrielle l’a sincèrement pleuré.

5) Aujourd’hui, comtesse et héritière d’une immense fortune, Gabrielle essaie de se montrer à la hauteur de son rang et de se mêler à la bonne société. Mais partout, on la dévisage et on murmure dès qu’elle a le dos tourné. Quelle traînée ! Elle n’en avait qu’après son argent. Si ça se trouve, c’est même elle qui l’a tué juste après qu’ils se soient mariés. Aux yeux de tous, elle est une veuve joyeuse, une profiteuse. Sûre d’elle et arrogante, la jeune femme fait mine de balayer toutes ces remarques d’un revers de la main. Néanmoins, tout cela la blesse plus qu’elle ne voudrait l’avouer et lui donne parfois l’envie de se venger de ce monde où on l’a toujours insultée et déconsidérée.

featuring song ji eun (secret).
crédit to cooky.

1) Yi Seul est la fille d’une illustre famille, très traditionaliste et vraiment conservatrice. Du moins, cela, c’est la version officielle. A en croire ce qui se chuchote entre les quatre murs de la maison Moon, la jeune femme est très probablement le fruit d’une liaison extraconjugale. On raconte même qu’elle a été conçue à l’arrière d’une voiture car le très respectable M. Moon n’a pu attendre d’être à l’hôtel pour faire savoir à sa secrétaire tout le bien qu’il pensait d’elle et de son chemisier transparent.

2) Enfant illégitime, Yi Seul n’a pas tardé à se rebeller contre cette famille qui n’en était pas réellement une. Les relations qu’elle entretient avec son père sont presque inexistantes, tandis qu’une hostilité mutuelle l’oppose à celle qu’elle doit considérer comme sa mère.

3) Son caractère turbulent s’accompagne d’un goût du risque particulièrement prononcé ; Le danger et les poussées d’adrénaline lui plaisent plus que toute autre chose : la demoiselle aime les courses de voitures, les sauts en parachute – en un mot, l’aventure. Les relations défendues sont les seules auxquelles elle accorde du prix. C’est pourquoi elle marque une indéniable préférence pour les hommes plus âgés. Yi Seul est telle un papillon de nuit attiré par la lumière, par le feu – et ce, quitte à se brûler les ailes.

4) Mais cette façade pleine d’assurance et de frivolité cache quelques insécurités. Yi Seul ne se regarde qu’anxieusement dans le miroir : son visage, ses cheveux, ses formes… elle trouve toujours quelque chose qui cloche, et ce n’est pas sa mère, si aigrie d’avoir à élever le fruit des coucheries diverses et variées de son mari infidèle, qui va la contredire. Dans les périodes de stress, la jeune femme se soumet elle-même à des régimes drastiques et à de nombreuses heures d’exercice, ce qui a parfois représenté des menaces pour sa santé.

5) Les jours d’orage sont ses préférés – elle aime entendre le tonnerre gronder et la pluie frapper contre le carreau de sa vitre.

featuring kim hyun joong.
crédit to cooky.

1) Les Jo, en Corée, tout le monde les connaît. Cette grande et ancienne famille a longtemps soutenu l’économie du pays ; pendant longtemps, la plupart des entreprises leur ont appartenu. Auparavant, leur hégémonie était palpable dans d’innombrables domaines. Du textile à l’armement, tout passait par eux. Une telle puissance a de quoi faire rêver. Voilà pourquoi, dans la péninsule, on ne se vante pas d’être riche comme Crésus, mais d’avoir la fortune des Jo.

2) Mais force est de constater qu’aujourd’hui, le patrimoine de la famille est loin d’être à la hauteur de la légende qui l’accompagne. Faillites successives et querelles entre héritiers ont tôt fait de tout dilapider. Les derniers des Jos ne peuvent désormais que grappiller les miettes d’un gâteau sévèrement entamé. La seule réelle richesse qui leur reste correspond à leurs divers titres de noblesse. Min Ki lui-même doit lutter contre toute une floppée d’oncles et de tantes qui veulent revendre le restaurant familial que ses parents, morts dans le crash d’un avion, lui ont légué.

3) Si cela ne tenait qu’à lui, le jeune homme aurait déjà abandonné. La cuisine le répugne, et depuis sa plus tendre enfance, Min Ki doit vivre avec tout un d’allergies à la nourriture : les carottes lui donnent de l’urticaire, l’arachide le fait hyperventiler. Il ne peut même pas apprécier les pâtisseries, ni aucune autre douceur ; son diabète le lui interdit.

4) Par ailleurs, son sens des affaires n’est pas particulièrement développé. Roi des affaires foireuses, le jeune homme a déjà fait couler trois entreprises qu’il avait montées : une société d’import export de chaussures, une start-up soutenue par des capitaux financiers, un magasin de disques à Hongdae. Min Ki ayant tendance à trop dépenser sans compter, tout a échoué et l’a un peu plus ruiné.

5) Et pourtant, notre apprenti restaurateur refuse à rendre son tablier. Si ce jeune homme, de coutume si léger et si frivole, se donne tant de mal, c’est pour ses petites sœurs. Il en a trois, et il les aime plus que quiconque – c’est notamment grâce à elles que Min Ki est si doué avec les enfants. Ce restaurant est le lieu où elles ont grandi ; tous leurs souvenirs se rattachent à ces quatre murs qui leur rappellent leurs parents et leurs rêves d’antan. Aussi Min Ki ne peut se résoudre à leur enlever leur seul point d’ancrage au monde.