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 How i needed you ♔ AeJi

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MessageSujet: How i needed you ♔ AeJi   How i needed you ♔ AeJi Icon_minitimeSam 12 Mai - 19:10

Elle est si jolie quand son regard se pose sur elle, que son regard n’ose quitter sa silhouette mince et élancé. Elle a de longs cheveux. De jolies fossettes roses éclairent son visage rond. Ses prunelles brillent dans la lueur du soleil à l’extérieur. Il s’agit d’une simple photo, mais c’est assez pour attiser sa conscience, assez pour qu’il se rappelle à quel point son cœur bat quand elle est là, quand elle lui sourit, quand elle lui tient la main ou passe sa bouche sur son front pour vérifier sa température. Affaibli par ses jours passés à Séoul, il passe ses journées entières dans son lit, à méditer, à réfléchir, à ne rêver que de ce qu’il aimerait entreprendre avant de « mourir ». Sa stupidité le pousse à penser des idioties, à dire des idioties. On dit depuis des années qu’il ne tiendra pas jusqu’à ses vingt ans avec les problèmes pulmonaires qu’il traine depuis ses cinq ou six ans. Pourtant, la vingtaine le poursuit jusqu’à aujourd’hui. Pourtant, il vit encore, du mieux qu’il peut, certes, mais son cœur bat tout de même à la même allure que quand sa mère lui a donné naissance. Le petit garçon en lui gémit doucement quand quelqu’un vient frapper à la porte de chambre. Depuis déjà des années, il ne cesse de jouer avec son statut et sa maladie pour se procurer des biens faits irrémédiables. Chouchouter, câliner, on fait de lui un petit prince dont n’importe qui est à disposition. Papa Lee a expressément dit que le personnel s’occupant du « palais » où il vit seul, doivent être à sa disposition et prêt en cas de rechute. Ji Woo a eu des rechutes. Là encore, depuis ses trois semaines passées dans la pollution de Séoul au Palais de sa famille, il manque d’oxygène purement et simplement. C’est peut-être hier encore qu’il n’a pu s’empêcher de faire quelques malaises par-ci par-là, alertant Ji Hwan et Ji Hyuk le plus souvent. Pourtant, malaise ou pas, il ne désire pas rentrer pour le moment. La seule chose qui le pousse à rentrer, c’est Ae Mi. La seule chose qui le pousse à rester, c’est sa famille. Ji Woo est sans doute incapable de trancher entre les deux, mais sans doute sa meilleure amie devient-elle plus importante à ses yeux que sa propre famille. Celle-ci ne s’étant pas réellement occupé de lui au maximum depuis sa « maladie », il a toujours été pris sous le bras de sa meilleure amie. Ae Mi est une femme de ménage, une garde-malade, son infirmière personnelle, en quelque sorte – mais depuis des années, une relation indissociable les relient étroitement, et la femme de ménage et le prince n’ont décemment pu mettre fin à cette amitié naissante quand Papa Lee a ordonné le renvoie immédiat de « la femme de ménage qui draguait son fils ». Ji Woo ne supporte plus son père depuis le jour où il l’a laissé dans cet immense pavillon qui leur servait à tous de maison de campagne quand l’envie leur prenait de prendre du bon temps en famille. Bien sûr, les bons temps en famille sont bels et bien terminés, Ji Woo est le premier à le savoir car aucun membre de sa propre famille ne lui rend visite là où il vit généralement. Seul, il passe ses journées. Seul, il grandit accablé. Il n’est sans doute pas étonnant que le garçon soit un solitaire endurci, car, même au Palais, il reste constamment enfermé dans sa chambre et ne désire voir personne. Ae Mi serait là, sans doute le tirait-elle de son lit par la manche en grognant pour lui montrer à quel point elle semble sérieuse. Ji Woo est quelque peu apeuré par les méthodes de Ae Mi pour le sortir de son lit ou le motiver à passer une journée à l’extérieur. Aussi, quand elle n’est pas à ses côtés pour lui dicter sa conduite, il rédige des lettres, des histoires, des choses qu’il aime écrire. Un jour, il s’est décidé à lister les choses qu’il veut faire avant de mourir. Là encore, Ae Mi aurait sue ; la demoiselle se serait fait un plaisir de le frapper derrière le crâne comme elle le fait toujours quand il dit ou fait une bêtise. Ji Woo connait si bien Ae Mi qu’il cache tout ce qu’il fait quand elle rentre de courses ou qu’elle arrive le matin et qu’il n’a pas dormi de la nuit. La liste stipule bien des choses sur le cas de Ae Mi, mais sans doute, ne faut-il pas les divulguer pour le moment. Il serait bien trop tôt pour Ji Woo, de s’avouer vaincu, lui et son cœur endurci.

« Oy, Ji Woo tu sors de ta chambre s’teuplait ? Avec Ji Hyuk on a décidé qu’on se baladerait à Namsan aujourd’hui. »

Sa sœur essaye tant bien que de mal d’attirer son attention, mais elle ne parvient à peine qu’à décrocher un regard avant qu’il ne se refonde dans son livre ouvert. Il ne s’y intéresse guère. Ce qu’il attend c’est un appel, un message, quelque chose venant de Ae Mi, prouvant qu’elle va bien, se porte bien, mange bien, travaille bien – prouvant qu’elle survivait sans lui, malgré le manque irrémédiable que cela provoquait simplement à lui. Un soupir s’échappe de ses lèvres pour la dixième fois de la journée. Ils l’exaspèrent tous à tenter mainte et mainte fois de le sortir de son lit et de sa chambre. Ji Woo est emmitouflé dans sa couette quand Ji Hyuk entre à son tour dans sa demeure, mettant fin à son plaisir de n’entendre qu’une mélodie brève, celle du piano. Ji Hwan doit jouer en ce moment même. Ji Woo a toujours tant aimé entendre les doigts de son frère clapotés sur les touches blanches et noirs de l’immense piano que leur mère avait l’habitude d’utiliser elle-même. Ce n’est seulement que quand le regard de son Hyung croise le sien, qu’il se résigne à se trainer sur le sol et d’enfiler ses chaussettes en silence. Ji Hyuk a toujours eu une grande autorité sur ses frères et sœurs, et ce, depuis son plus jeune âge. Quand Ji Woo et Ji Hwan faisaient généralement leurs caprices en même temps pour les mêmes jouets et les mêmes abruptes idioties crées dans ce monde modernisé, Ji Hyuk était souvent là pour sauver les femmes de ménage courant dans tous les sens, et faire preuve d’autorité et tact pour les faire taire l’un après l’autre. Ji Woo a toujours été le plus obéissant des deux, si ce n’est que depuis qu’il se sent de plus en plus « malade » et « près de la mort », il enchaine bêtise sur bêtise. Il ne cesse de sortir à l’extérieur quand il pleut, dans le but d’empirer son état. Il ne cesse de sortir à quatre heures du matin pour rejoindre une ou deux filles dans un bar, et prendre son pied. Ji Woo n’a pas froid aux yeux, sans doute, mais peut-être exagère-t-il un peu trop la situation quand il le veut. Il est donc nécessaire que Ji Hyuk intervienne aujourd’hui pour faire bouger la loque qu’il a comme petit frère.

« On a eu un appel. »
« Appel ? »
« Ae Mi. »
« Quoi ? Il lui est arrivé quelque chose ? »

Il s’est levé d’un bond pour faire face à son frère. Ses mains tremblent déjà et sa voix est bien plus rauque et inquiète que d’habitude. Ji Hyuk fronce les sourcils face à sa réaction. Il tente de se maitriser, mais la panique le prend à court. Ji Woo se mord la lèvre. Si il arrivait quelque chose, il s’en voudrait toute sa vie, sans doute. Ji Woo lui a toujours promis d’être à ses côtés quoi qu’il arrive. Il est vrai qu’il a trois semaines de cela, ils se sont disputés, ils se sont frappés, ils se sont boudés, mais ce genre de situation ne dure qu’un temps – et lui, tel un idiot, il s’était juste enfui à Séoul le temps de réfléchir ; le temps d’attiser son manque d’elle. Ne pas la voir un jour seulement, c’est déjà une atrocité tel que son cœur a du mal à battre dans sa cage thoracique. Ne pas entendre sa voix un jour seulement, cela provoque des manques de respirations atroces, comme-ci ses poumons avaient réellement du mal à se compresser. Son frère le sait ; cette réaction n’est pas anodine de la part de Ji Woo. Son frère le sait ; à quel point Ae Mi tient dans son cœur, à quel point sa place est plus importante qu’eux. Ji Hyuk comprend. Ji Hyuk hoche la tête. Il lui tapote l’épaule et le pousse hors de sa chambre, comme pour l’inviter à parler et à mieux lui expliquer la situation. Seulement, tout au long du trajet jusqu’au salon que leur mère occupait avec ses amies l’été, il reste silencieux, muet. Ji Woo est paniqué. Son regard cherche désespérément une réponse, et malgré la main de son frère, enfoncé sur son épaule, il ne réussit pas à calmer ses ardeurs et à respirer un bon coup. Ae Mi, c’est un peu toute sa vie. Ae Mi est sa seule amie, sa meilleure amie. Comment pourrait-il rester simplement assis à ne rien faire alors qu’elle aurait pu se faire agresser ou violer par un homme dans la campagne ? Peut-être est-ce exagéré, mais c’est ce sentiment-là, d’anxiété mélangé à une honte de ne pas être à ses côtés pour la protéger, qui prend définitivement le contrôle en lui.

« Vous ne m’auriez pas pris mon portable, j’aurais pu être au courant dès le départ. Puis, depuis quand on répond aux appels privés que JE reçois ? »
« Elle est où maintenant ? »
« Ji Hyuk, répond. Elle est où ? »

Il claque la porte derrière lui violemment. La colère fait bouillonner le sang qui traverse ses veines, et très vite, il entre dans une voiture noir simple et discrète, suivit de près par son frère. Seulement, la voiture démarre déjà. Ji Woo a menacé le chauffeur de le virer si il ne démarre pas directement sans attendre son frère – le futur roi. C’est ainsi qu’il le voit, Ji Woo. Le futur roi, son frère, le pur et innocent, le plus intelligent et réfléchi, le mûr. Ce n’est pas comme-ci Ji Hwan ne l’est pas, mais semble-t-il qu’aux yeux de Ji Woo, Ji Hyuk a toujours été le meilleure pour gouverner sur le trône. Il y a bien Ji Hoo, mais c’est le seul de ses frères qu’il n’arrive pas à encadrer. La plupart du temps, ils se frappent, ils ne s’encaissent pas, ils s’engueulent et se poussent à bout. Ji Woo évite généralement de rendre visite à sa famille quand Ji Hoo est au Palais, mais comme celui-ci est généralement de sortie et dort chez une fille à chaque fois différente selon la nuit passée, Ji Woo sait très bien qu’il ne tombera pas de haut en croisant son frère dans les couloirs immenses de la demeure.

« Où… ? »
« Une des grandes avenues. »
« Mais… »
« Ferme là et roule. »

Le chauffeur se tait. Il n’a pas réellement envie de se retrouver au chômage. Il a deux bouches à nourrir – sa femme ne travaillant pas, il est le seul à ramener de l’argent pour nourrir et loger toute la tribu qu’il se coltine. Ça serait difficile de ne pas obéir à un prince, d’ailleurs – à moins d’être borné et de vouloir se faire virer après son premier jour en tant que chauffeur ou homme de chambre ou garde de la famille royale. Il accélère légèrement en posant son pied sur l’accélérateur. Le bruit du moteur se fait plus dense et un sourire se dessine sur le visage du prince. Le chauffeur échappe un soupir. Il est satisfait de sa main d’œuvre. Aussi, quand il arrive à l’encadrement d’une rue et que le prince lui demande de s’arrêter à la hâte, il ne tarde pas à s’exécuter. Le prince sort déjà de la voiture et s’enfuit vers la horde de personne entourant le corps inerte d’une jeune femme – de la jeune femme qu’il « aime » tellement. Ae Mi est allongé sur le sol. Elle gémit doucement, elle tremble. Il enlève précipitamment sa veste et la recouvre rapidement avant de glisser un bras sous ses genoux froids et mouillés. Rapidement les gens le reconnaissent. Il est le frère de Ji Hwan, le censé être malade qui ne sort jamais du Palais quand il vient à Séoul. Ce n’est pas la première fois qu’ils le voient, mais il est tellement rare qu’il fasse apparition – du moins, une apparition aussi héroïque comme celle-ci.

« M-Merci de… de vous êtes… Merci beaucoup. »

Il balbutie comme un idiot et s’enfonce dans la voiture rapidement, allongeant le corps de la jeune femme, réchauffant ses paumes et ses joues du mieux qu’il peut. Cependant, elle ne se réveille pas pour autant. Il a même peur qu’elle ne respire pas. Déjà ses lèvres se posent sur les siennes pour lui inculquer de l’air. Déjà le sucre de ses lèvres charnues parvient à être déguster par les siennes ; et il est gêné d’agir de cette manière avec Ae Mi. Son esprit ne cesse de lui répéter qu’elle n’est qu’une amie, sa meilleure amie, son infirmière, son garde-malade, sa femme de chambre, mais son cœur bat à tout rompe et ses lèvres se meuvent déjà sur les siennes quand les doigts de Ae Mi se referment dans la paume de Ji Woo. Elle ne dort plus, tu le sais, mais tu continues à l’embrasser ; mais tes lèvres se meuvent littéralement contre les siennes. Tu veux qu’elle respire. Elle doit respirer.
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MessageSujet: Re: How i needed you ♔ AeJi   How i needed you ♔ AeJi Icon_minitimeSam 29 Sep - 15:49

    Edvard Munch, Skrik .C’est le mystère d’un cri silencieux, c’est le secret d’une plainte assourdissante, mais inaudible. Devant ce tableau, les sens se troublent et se dérèglent. Les yeux entendent, les oreilles voient. Chaos, confusion, désordre… voilà qui devrait vous retourner l’estomac. Plus le temps passe, plus le désarroi croît. On ne sait plus où donner de la tête. Les couleurs criardes se superposent les unes aux autres, se perdent les unes dans les autres. Le fond de la toile ne fait plus qu’un avec le premier plan. Il n’y a plus ni devant, ni derrière ; ni haut, ni bas ; ni bien, ni mal. Sans ces points de repères, comment retrouver son chemin ? Devra-t-on crier – crier jusqu’à en avoir la voix cassée, crier jusqu’à ce que quelqu’un vienne nous sauver ?


Âme en peine, âme égarée, Ae Mi erre dans les rues de Séoul. Les lumières de la ville l’aveuglent, le vacarme de la foule et des klaxons l’agressent. On la bouscule, on l’interpelle, on la malmène. Ses jambes fatiguées ne la portent plus que très laborieusement. A trois reprises déjà, elles se sont dérobées sous son poids. L’asphalte sur lequel la jeune femme s’est effondrée était dur et froid ; ses genoux tout égratignés s’en souviennent. De temps à autre, ils la lancent même douloureusement – comme pour lui rappeler combien ils ont souffert, comme pour l’implorer de s’arrêter et de les soulager. Butée et opiniâtre, Ae Mi ignore ces sourdes suppliques et continue d’avancer. Parfois, le peu de forces qui lui reste défaille, et elle manque de trébucher. Mais elle repart toujours d’un pas décidé. Rien ne la détournera du but qu’elle s’est fixé. Les odeurs de friture qu’exhalent les stands de nourriture devant lesquels elle passe finissent toutefois par la distraire. Elle voudrait ne pas y songer, mais son ventre vide se serre et crie famine. Sa main s’enfonce donc dans la poche de sa veste élimée, à la recherche d’une pièce de monnaie. Mais voilà qu’à proximité, une voiture démarre au quart de tour ; les vapeurs du pot d’échappement lui donnent la nausée, et il lui faut reculer d’un pas pour ne pas s’écrouler. Ainsi désorientée, Ae Mi lève les yeux au ciel ; Sa vue lui joue des tours. Plus la jeune fille cherche à se concentrer, plus ce qui l’entoure semble tanguer et se démultiplier en une vertigineuse explosion de formes et de couleurs. Nuages gris, pancartes vertes, feux rouges Jaune, bleu, orange. Violet et gris encore. Puis…

« Agasshi ? Vous allez bien ? Vous êtes vraiment pâle, vous devriez vous asseoir. Vous… Agasshi ? »
« Yeobo ! Appelle un médecin je crois que cette fille en a besoin ! »
« Yah, répondez ! Vous vous sentez mal ? »


Soudain, c’est le noir complet. Ae Mi ne voit plus rien, Ae Mi n’entend plus rien. Son crâne heurte l’asphalte, et une flaque de sang se répand bientôt sur le bitume. Le liquide écarlate et visqueux coagule dans ses cheveux. Mais ce n’est pas là ce qui inquiète la demoiselle : des mains inconnues passent sur son front pour évaluer sa fièvre, des doigts étrangers tâtent son poignet à la recherche d’un pouls. Derrière, tout cela se cachent sans doute de bonnes intentions ; on veut seulement l’aide. Pourtant, la jeune fille ne peut pas s’empêcher de se débattre comme une forcenée. Ces contacts indiscrets la mettent mal à l’aise, sa peau fait comme une réaction de rejet. Sur tous ces membres, elle sent comme de longues traînées incandescentes prêtes à la consumer. La pluie fine qui commence à tomber ne parvient même pas à l’apaiser. Comme possédée, Ae Mi remue donc en tous sens, espérant se délivrer de l’emprise de la foule qui la fait suffoquer. Ces gestes désordonnés usent le peu d’énergie qui lui restait. Epuisée, elle ne tarde donc pas à tomber dans les bras de Morphée.

« Yah c’est pas un des princes-là ? »
« Je crois que t’as raison… On dirait le petit dernier... »
« Lee Ji Hwan ? Mais qu’est-ce qu’il fout là ? Il paraît qu’il a une fiancée… Il serait déjà en train de la tromper ? »

On essaie à diverses reprises de la réveiller. Sans succès. Et pourtant, tout d’un coup, elle respire à nouveau. Un souffle familier fait se gonfler ses poumons et se soulever sa poitrine. Au début, sa cage thoracique ne se contracte et ne se détend qu’avec difficulté. Cependant, peu à peu, les mouvements deviennent plus ou moins réguliers. Revivifiée, Ae Mi cligne des yeux. Une sorte de voile opaque couvre encore ses pupilles. Tout lui apparaît comme un tableau d’ombres chinoises ; elle ne distingue que des formes grisâtres sur un fond noir. Mais l’obscurité se dissipe progressivement. Les contours d’un visage penché au-dessus du sien. Il s’agit d’abord d’un ovale et de cheveux en bataille, puis de lèvres rougies par le froid et de prunelles sombres et brûlantes comme des charbons ardents. Enfin, l’air inquiet d’un ami tant aimé.

« Votre majesté, il faut s’en aller. Les gens commencent à se poser des questions et à vous photographier. »
« Monsieur votre frère a déjà eu assez de démêlés avec la mauvaise presse. Il ne faudrait pas que cela vous arrive à vous aussi. Le roi en serait contrarié. »
« Venez… ne restons pas là. »


Trop faible pour s’exprimer ou même pour tout simplement bouger, Ae Mi retombe dans un état second. Ses yeux se referment. De temps à autre, pourtant, ses paupières papillonnent. La demoiselle a l’impression que le monde autour d’elle a repris des couleurs. Ces couleurs n’ont plus l’éclat dur et métallique de ces grands immeubles qui l’effraient tant. Non, désormais, elles se confondent avec les tons chauds de son île natale. Vert luxuriant des forêts dans lesquelles elle aime se promener, ocre des champs de blé où il lui arrive d’aller pique-niquer, lueurs bleutées où pour la première fois, ils se sont rencontrés…A demi-éveillée, Ae Mi déambule dans ces rêves qui lui font un peu oublier la journée cauchemardesque qu’elle vient de passer. L’habitacle du véhicule et l’étreinte des bras qui l’ont transportée jusque-là la rassurent et la protège. Elle se laisse donc bercer par le ronronnement du moteur et le rythme régulier du cœur qui bat dans la poitrine contre laquelle sa tête se trouve appuyée. Ca y est, elle est arrivée. Elle l’a trouvé…

« Sortez de la voiture, je vais vous appeler un taxi. Je me chargerai de votre amie et l’amènerai seul à l’hôpital. Il vaut mieux vous séparer afin d’éviter tout risque de rumeur. »

La voiture a finalement freiné, atteignant sans doute la destination qu’elle s’était fixée. Le cliquetis d’une ceinture que l’on défait sort légèrement Ae Mi de sa léthargie. Le passager de devant sort, et la portière claque derrière lui. Instinctivement, les doigts se crispent et agrippent la main qui remet en place quelques-unes de ses mèches de cheveux. Nauséeuse, la jeune fille ne saisit pas ce qui se dit, mais les mouvements qu’elle perçoit soudain autour d’elle suffisent à l’inquiéter à nouveau. Sous le coup de l’angoisse, elle se redresse tant bien que mal tandis que ses paupières lourdent dévoilent péniblement ses iris noisettes et dilatés par la fenêtre. Ses lèvres se figent en une expression terrorisée et se révèlent incapables d’articuler le moindre mot. Mais son regard désespéré en dit déjà assez long. Non, pas encore une fois. Non, ne me laisse pas. Non, ne me quitte pas…
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MessageSujet: Re: How i needed you ♔ AeJi   How i needed you ♔ AeJi Icon_minitimeDim 30 Sep - 12:07

Il n’a pas le droit. Lâche là ! Maintenant ! Arrête. Elle est à moi ! Sa conscience se perd. Ses mots se mélangent. Il ne comprend pas encore ce qui se passe. Il est perdu et s’accroche à elle. Pourtant, ne lui en veut-il pas pour la dernière fois ? Trop, même. Seulement, son cœur, lui, ne peut lui en vouloir plus longtemps. Il se mord la lèvre. Il se pince le bras. Il ne faut pas partir. Il ne peut pas partir. Un hochement de tête négatif à l’attention du chauffeur qui défait déjà la ceinture du jeune homme et il attrape le bras de Ae Mi pour l’allonger à nouveau sur le siège à côté de lui. Il ne faut pas qu’elle bouge. Elle est bien trop affaibli, bien trop fragile. Bon dieu, pourquoi tu t’es cassé ? Stupide gamin. Il tremblote, la toucher revient à un effort surhumain pour lui. L’avoir contre lui, aussi. Ji Woo soupire et envoie balader la main de son garde du corps qui essaye déjà d’empoigner le veston du jeune homme. Non, il ne partira pas. Non, il ne la laissera pas. Elle est effrayé par les hôpitaux, les aiguilles, les piqures, tout. Il le sait. Lui aussi en a tellement peur qu’il fait des malaises à chaque fois. Il n’y a qu’elle qui peut l’approcher. Il n’y a qu’elle qui peut le calmer. Et vice versa, semble-t-il, car Ae Mi s’accroche à sa chemise tant bien que de mal. Il espère qu’il ne fait pas d’erreur. Il espère qu’il ne voit pas en ce geste un amour inconditionnel. Elle a juste besoin de toi, idiot. Elle veut juste rentrer et te voir. A quel prix est-elle capable de rester et de se battre pour le voir et le faire rentrer ? Jusqu’où peut-elle aller pour briser son cœur ? Ji Woo se mord la lèvre à nouveau. Son cœur n’est pas brisé. Il est juste blessé. Il faut recoudre les parcelles qui se détaillent. Il faut réassembler le tout avec amour et fidélité. Seulement, il n’est sûr de rien. Ji Woo est perdu. Ji Woo s’en veut. Ji Woo veut crever, là, maintenant, et la voir retourner à son pays vivante et en bonne santé. Il n’est pas capable de faire ça. De crever et l’abandonner, ce serait inhumain, douloureux et invivable – pour elle et peut-être bien pour son frère. Mais c’est invivable pour lui de la voir. Ce serait invivable pour lui qu’elle ne se rappelle pas.

« C’est bon. »

Il repousse d’un geste le chauffeur qui se penche sur Ae Mi pour l’attraper. Personne ne la touchera sauf lui. Personne ne l’embrassera, ne sentira sa peau contre la sienne, à part lui. Possessif, ses prunelles brûlent avec ardeur. Elles sont noires. De dégout. Et de peur. Si quelqu’un veut la lui prendre, il faudra lui passer sur le corps. Car, même si Ji Woo ne supporte pas d’avoir été ainsi trahi par les sentiments et l’alcool, il y a quelques semaines, il se doit de la protéger quoi qu’il arrive.

Dix fois.
Dix fois qu’il a essayé de l’appeler, sans succès.
Dix fois où il a reposé le téléphone sur la table, les larmes aux yeux.
Il n’a pas pu.
Il ne peut toujours pas.

« C’est bon, j’ai dit ; merde. Mon frère il se débrouille avec ses conneries, et moi de même. Si je veux qu’elle vienne avec nous au palais, elle viendra. On y va, maintenant. Y a trop de monde ici, on étouffe. »

Il attrape la poignée de la porte et la claque nonchalamment sans se soucier du chauffeur qui le regarde qu’un air surpris et décontenancé. Ji Woo agit toujours de cette façon. Il le sait, il s’occupe de lui depuis qu’il est tout petit, un bébé sur pattes, un bambin haut comme trois pommes. Ji Woo attrape le poignet de la jeune femme à ses côtés et pose sa main sur sa poitrine. Il lui recommande, d’un chuchotis, de suivre les battements de son cœur pour se calmer et respirer doucement, normalement. Il n’est pas très sûr que cela puisse avoir un impact sur sa santé. Il aimerait beaucoup. Il est si inquiet, si désespéré. Sans elle, il n’est rien. Il ne fait rien. Ne mange plus. Ne bois plus. Ne s’amuse plus. Un frisson parcourt son échine quand Ae Mi bouge ses lèvres pour prononcer quelque chose. Non, tais toi. Tu ne peux pas parler. Tais-toi. C’est déjà assez dur comme ça… Il baisse son regard sur ses mains jointes aux siennes. Pourquoi ne peut-il pas s’en détacher ? Pourquoi ses doigts se resserrent-ils contre les siens ? Il pose son menton sur le haut du crâne de Ae Mi. Il hume l’odeur de son shampoing. Magnifique. Enivrant. Il se délecte. Il humecte ses lèvres et dépose un léger baiser sur sa joue. Une décharge électrique traverse sa peau. Il essaye de ne plus se poser de questions mais c’est impossible. Il essaye de ne pas chercher son regard, mais c’est trop tard. Leurs prunelles sont connectées. Leurs regards ne se quittent plus. Son cœur manque un battement, comme cette nuit où elle avait bu un peu trop d’alcool en sa compagnie. Son cœur manque deux battements, quand elle faille un sourire, timide, léger. Il est perdu. Il fond. Pourquoi ? Pourquoi est-tu là, au juste ?

« Idiote. Stupide idiote. Pourquoi t’as fait ça ? Pourquoi tu es venue ici ? Idiote. Crétine. Tu aurais pu te faire agresser, ou pire. Tu as conscience de ça ? »

Tout en parlant, sa main se pose sur son front. Il découvre avec horreur la fièvre affolante qui tire la peau de son front mouillée. Ses cheveux trempés s’entremêlent, mais Ae Mi tente de lutter dans ses bras. Il inspire profondément une bouffée d’air et enrouler les cheveux de la jeune femme pour en tirer l’eau en grommelant quelques mots. Il se saisit d’un élastique laissé par Ji Hye dans la boite à gants et attache consciencieusement les cheveux de la jeune femme. Il dégage son front d’un geste vif pour y reprendre sa température ambiante. C’est trop chaud. Trop brûlant. C’est mauvais. Très mauvais.

« Aish. T’as de la fièvre. Qu’est-ce que tu as foutu, Ae Mi ? Pourquoi tu n’es pas venu au palais ? Tu cherchais où c’est ? Et si tu m’avais… »

Il ne termine pas sa phrase et se pétrifie. C’est pour ça qu’elle appelle depuis ce matin… Si elle l’avait appelé… Rien de cela ne serait arrivé. C’est sa faute ; uniquement sa faute à lui. Il a décidé d’en faire qu’à sa tête et maintenant, la vie d’Ae Mi était en danger. Il se mord la lèvre. Il se frappe le front. Les larmes se forment dans ses yeux, mais ne coulent pas.

« Je suis désolée… »

Il l’attire contre lui, la redresse lentement. Ses bras entourent sa taille. Son front vient se poser contre celui de Ae Mi. Quel idiot… Quel stupide idiot de prince à la noix…
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MessageSujet: Re: How i needed you ♔ AeJi   How i needed you ♔ AeJi Icon_minitime

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